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Comment bien manager un salarié avec TDAH : guide RH et bonnes pratiques

TDAH

Manager un salarié avec TDAH ne relève pas de l’impossible !

Le trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) concerne environ 2 à 4 % des adultes. Il s’agit d’un trouble neurodéveloppemental reconnu, souvent mal compris, qui peut impacter le fonctionnement en milieu professionnel.

Longtemps perçu comme un trouble de l’enfance, le TDAH persiste souvent à l’âge adulte et peut influencer la concentration, l’organisation, la gestion du temps et la régulation émotionnelle. Pourtant, les adultes avec un TDAH apportent aussi des compétences précieuses : créativité, réactivité, pensée non linéaire, capacité à gérer des situations complexes ou urgentes.

En tant que manager ou RH, mieux comprendre le TDAH, c’est favoriser l’inclusion, prévenir l’épuisement professionnel et permettre à chacun de donner le meilleur de soi-même.

1. Comprendre le TDAH chez l’adulte au travail

Qu’est-ce que le TDAH ?

Le TDAH est un trouble du neurodéveloppement, au même titre que les troubles DYS, l’autisme ou le syndrome de Gilles de la Tourette par exemple. Il se manifeste par :

  • Des difficultés à réguler l’attention : l’adulte peut se déconcentrer rapidement ou, au contraire, s’ »hyperfocaliser » sur une tâche.
  • Une impulsivité : difficulté à inhiber certaines réponses, tendance à couper la parole, à parler sans filtre ou à agir rapidement.
  • Une hyperactivité (présente chez certains) : agitation motrice ou mentale, sensation d’être toujours en action.

Important : le TDAH n’est pas une question de volonté, ni de paresse. Il s’agit d’un fonctionnement neurologique différent, qui demande des ajustements pour que la personne puisse travailler efficacement.

Comment cela se manifeste dans le travail ?

Les salariés avec TDAH peuvent rencontrer des difficultés spécifiques, notamment :

  • Des oublis fréquents, des tâches non terminées ou une désorganisation apparente ;
  • Des retards récurrents ou une mauvaise estimation du temps ;
  • Une difficulté à rester concentré lors de réunions longues ou de tâches répétitives ;
  • Une tendance à l’impulsivité dans la communication (emails, prises de parole) ;
  • Une forte sensibilité au stress, au bruit, aux critiques mal formulées.

Mais ce profil peut aussi :

  • Apporter un regard neuf sur les problèmes complexes ;
  • Être très performant en situation d’urgence ;
  • Faire preuve d’une grande adaptabilité ;
  • Avoir une énergie communicative, utile dans les projets dynamiques.

2. Bonnes pratiques de management pour un salarié avec TDAH

A. Clarifier les attentes et les consignes

  • Donner des instructions claires, structurées et concrètes : éviter les consignes floues ou orales seulement.
  • Privilégier les supports écrits ou visuels (checklists, emails récapitulatifs, tableaux partagés).
  • Ne pas hésiter à demander un reformulation pour vous assurer que le message est bien compris.

📌 Astuce : proposer l’utilisation d’un outil comme Trello, Notion ou Microsoft To Do pour le suivi des tâches.

B. Fractionner les missions

  • Diviser les projets en étapes courtes et atteignables, avec des objectifs intermédiaires.
  • Fixer des échéances claires et proches : les deadlines à long terme peuvent être difficiles à gérer.
  • Vérifier régulièrement l’avancée, sans surveillance intrusive, mais avec un accompagnement cadré.

📌 Exemple : Au lieu de dire « prépare la présentation client », dire « étape 1 : récupérer les données – à faire d’ici jeudi ».

C. Organiser un environnement de travail propice

  • Prévoir un poste au calme, avec peu de distractions visuelles ou sonores.
  • Autoriser l’usage de casques anti-bruit, minuteurs, applications de gestion du temps.
  • Si possible, offrir une flexibilité sur les horaires ou le télétravail partiel.

📌 Le salarié peut aussi avoir besoin de pauses fréquentes mais courtes pour se recentrer.

D. Donner un cadre rassurant

  • Instaurer des routines de travail : réunions hebdo fixes, feedbacks réguliers, point quotidien de 10 minutes si besoin.
  • Aider à la priorisation des tâches, notamment en période de charge importante.
  • Réduire les changements de dernière minute, qui peuvent générer du stress et une désorganisation.

E. Être explicite dans la communication

  • Éviter les messages implicites ou ambigus.
  • Privilégier une communication bienveillante, directe et structurée.
  • En cas de difficulté, formuler une critique constructive, en insistant sur les faits, pas sur la personne.

📌 Le TDAH s’accompagne souvent d’une hyperémotivité. Les reproches flous ou agressifs peuvent générer un blocage.

F. Miser sur les forces du profil TDAH

  • Confier des missions variées, rapides ou nécessitant une forte réactivité.
  • Encourager sa créativité et ses idées nouvelles.
  • L’impliquer dans des projets en mouvement, avec une certaine liberté d’action.

📌 Un salarié avec TDAH peut s’épanouir dans les métiers de l’innovation, de l’urgence, de la création ou de la relation client… à condition d’être bien accompagné.


3. Bonnes pratiques RH et politiques d’inclusion

  • Identifier les besoins du salarié en début de prise de poste ou à la suite d’un diagnostic.
  • Proposer un entretien de situation de travail (avec ou sans médecin du travail).
  • Mettre en place des aménagements raisonnables, même en l’absence de RQTH.
  • Former les managers et les équipes à la neurodiversité.
  • Nommer un référent handicap ou un mentor si possible.
  • Encourager une culture d’entreprise inclusive, où chacun peut exprimer ses besoins sans crainte.

📌 RQTH et TDAH : Une Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé peut ouvrir droit à des aides financières et à des aménagements soutenus par l’Agefiph ou le FIPHFP.


S’il ne fallait qu’un conseil

Manager un salarié avec TDAH, ce n’est pas appliquer une recette universelle. C’est apprendre à adapter ses pratiques, à faire preuve d’écoute et à coconstruire un cadre de travail propice à l’épanouissement de chacun. Ces ajustements simples profitent souvent à l’ensemble de l’équipe, renforcent l’engagement et ouvrent la voie à une entreprise réellement inclusive.

Chaque personne concernée par un trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité est unique et possède ses propres forces.
Elle a développé des compétences spécifiques, des stratégies d’adaptation et une vision différente qui peuvent considérablement enrichir votre équipe.

Ne vous substituez jamais à la personne concernée, qui connaît mieux que quiconque les aménagements qui lui seront véritablement bénéfiques dans son quotidien professionnel.


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Conseil TND by Lali DUGELAY – L’expertise des troubles du neurodéveloppement (TDAH, DYS, autisme, Tourette) en entreprise

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